Dans le métro

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Non, cette photo n’est pas moche. C’est juste que j’ai eu envie de photographier le quai. D’ailleurs, j’ai envie de photographier les petits bouts de ma vie, les petits morceaux simples et tout bêtes. Des choses que l’on voit tous les jours mais auxquelles on ne fait plus attention. Comme un quai de métro.

Vous savez ce que c’est c’est ? Ou non, car vous vivez en province et ne connaissez pas Paris? Tous les jours, vous faîtes des tas de choses machinalement, vous descendez de chez vous, sans rien voir vraiment, les murs des immeubles, avec des interstices sans importance entre deux briques, des fentes dans le revêtement en plâtre, un ou deux brins d’herbe qui poussent au pied d’un stop.

Vous ne les voyez pas, mais ils sont là, et parfois, je sors de mes pensées devant un de ces éléments insignifiants de mon quotidien et il me semble qu’il a tout à coup un sens.

Quand je dis ça à Ben il me dit que je fume, or je ne fume pas, ça me donne mal au coeur. Et puis, si, sans fumer, je communique avec les briques des immeubles et les panneaux de signalisations, il vaut peut-être mieux que je m’abstienne de fumer.

Je me retrouve toujours dans le métro à penser, dans un état semi comateux, à des tas de trucs.

Dans le métro, vous savez, il fait toujours trop chaud. Les courants d’air sur le quai, avec l’odeur bizarre de l’aération du métro. L’odeur bien particulière. L’année dernière, c’était Tim. Je pense à lui et ça me fait une bouffée de souvenirs bizarres – plutôt agréables, en fait, et si je tentais de le rappeler?

Mais aussi à Hedwige, cette fille bizarre. On s’est revue comme avant, avec plein de gens, dans des bars, moi qui sort peu, je la suis comme j’avais trouvé… quoi? Un endroit où l’on est chez soi. Je ne sais pas pourquoi. Moi qui me couche tôt, je me suis déshabituée de dormir tôt, et je retrouve le rythme de mes toutes premières années à Paris, où je ne retrouvais à trois heures du matin à discuter très sérieusement chez mes amis, avec je ne sais qui, de je ne sais quoi, comme si aboutir à la conclusion de la discussion, à trois heures du matin, était la chose la plus importante du monde (c’est peut-être à trois heures du matin qu’on a le vrai sens de la vie, et c’est peut-être le jour qu’on est anesthésisé, à croire qu’il faut qu’on continue de courir pour nous maintenir en place dans le système, alors que le plus cool, c’est de discuter avec des amis dans la nuit).

Je suis Hedwige, Gaël, et un autre garçon un ami de Gaël que je connaissais sans rien lui trouver d’intéressant, Julien, il n’a toujours rien d’intéressant, mais il fait partie du truc, comme le jus de citron dans le gin fizz. Donc il est sympa, et il se met à exister. Il était translucide, il prend des couleurs, il parle, et je découvre même qu’il a des goûts, des idées, pas très intéressantes, mais il faut peut-être que j’arrête d’être chiante.

Je pense aussi à Pierre-Henri. Il m’a appelé plusieurs fois, et toute à mes sorties avec Hedwige, je le néglige. Je me dis que j’ai tort. Etre précautionneuse. Entretenir ses amitiés, ses amitiés amoureuses aussi. Voilà un garçon qui me donne toujours des tas de choses, même si ce n’est pas ce que j’attends. Je crains de me laisser piéger… Mais pour l’instant, c’est moi qui me suis piégée avec lui.

Ensuite, il faudrait parler du Beau Brun, non pas Beau, du Charmant Jeune Homme Brun. Mais est-il charmant? Je pense à une phrase de Ninon de Lenclos : Rien de si aimable qu’un homme séduisant, mais rien de plus odieux qu’un séducteur. Le Jeune Homme Brun est un Séducteur. Donc odieux. Mais charmant. Mais non.

Dans le métro, la tête sur la vitre, ça fait mal à chaque secousse, j’ai chau, mes pensées divague, et ce soir je vais encore sortir parce que j’en ai marre et pas envie de rester chez moi.

Et vous, dans le métro? Vous pensez? Vous dormez? Vous lisez? Et sinon, vous allez comment au boulot?

18 réponses à “Dans le métro

  1. Moi j’écoute de la musique d’une oreille et de l’autre j’écoute et observe les autres passagers … au pire je m’ennuie … au mieux je leur invente une histoire avec la musique qui passe à cet instant …

  2. Moi je bosse chez moi pas de trajet donc, ou peu. Et ç atombe bien car j’ai une sainte horreur du metro Parisien, voire de la ville elle même. Trop de stress s’en dégage…

  3. Le métro, je le prends rarement, quand je descends du train pour rejoindre les bras de mon amoureux. Je ne veux pas qu’il vienne me chercher à la gare, je préfère l’imaginer chez lui, le surprendre.
    Sinon je vais au travail en voiture, un bref regard sur la mer et je m’en éloigne jusqu’au soir.

  4. Je réfléchis et je pense beaucoup trop dans le métro (sûrement un peu comme toi…). Et quand j’attends la rame sur le quai, je guette les souris entre les rails… Il y en a pleins!

  5. Moi, je ne fais plus rien car je ne le prends plus depuis que j’ai investi dans un vélo. Et je suis bien moins stressé depuis.

    Pour les plaques, tu ne racontes pas leur fonction première?

  6. Perso j’évite au max le métro… Sachant que déjà je vais a pieds au boulot (un luxe je sais à Paris) ! Mais je ressens la meme chose que toi quand je prends le train…

  7. dans le métro je regarde les chaussures des gens… j’adore

  8. je trouve cette photo pleine de poésie.
    et pour répondre à ta question, je vais au travail en voiture et j’écoute parenthèse radio, la radio talk famille, très instructif

    bisous

    casa

  9. …la plaque a deux fonctions:

    (i) antidérapante pour éviter de glisser sur la voie
    (ii) permet aux aveugles de se repérer facilement

    Wala!

  10. J’étais étudiante quand je prenais le métro. Je trouve le métro de province beaucoup plus sympa – même si ça reste le métro (c’est sale et ça pue).
    J’aimais bien regarder les gens (mais le matin ils n’aiment pas trop), je révisais mentalement avant les interros, et je bouquinais aussi. Souvent même je finissais ma nuit 🙂

    A présent je vais bosser en voiture, c’est beaucoup moins fun !!!

  11. Je vais au travail en train. Dans le train, je lis, je « détruis » mes magasines. Parfois je déguste mes macarons (pour ça que je cherche toujours une place isolée, personnelle, individuelle). Quand je ne lis pas, je ferme les yeux et j’écoute les conversations des autres. J’échaffaude des projets virtuels, des ébauches de romans aux scénarios machiavéliques…

    Un voyage dans le train c’est une vie certes courte mais une vie paralelle.

    Le métro? j’ai perdu l’habitude des métros. Souvent j’ai peur. Il vont trop vite, trop de tunnels? J’ai besoin de voir la lumière du jour, ne pas être enfermée. Dans le métro je ne pense pas je prie.

    C’est comme ça. Un peu timbrée/ C’est tout moi.

  12. Je vais au travail en train. Dans le train, je lis, je « détruis » mes magasines. Parfois je déguste mes macarons (pour ça que je cherche toujours une place isolée, personnelle, individuelle). Quand je ne lis pas, je ferme les yeux et j’écoute les conversations des autres. J’échaffaude des projets virtuels, des ébauches de romans aux scénarios machiavéliques…

    Un voyage dans le train c’est une vie certes courte mais une vie paralelle.

    Le métro? j’ai perdu l’habitude des métros. Souvent j’ai peur. Ils vont trop vite, trop de tunnels? J’ai besoin de voir la lumière du jour, ne pas être enfermée. Dans le métro je ne pense pas je prie.

    C’est comme ça. Un peu timbrée/ C’est tout moi.

  13. à bicyclette-euh !

  14. je hais le métro, je hais les transports en commun. Je marche, je marche. Ou je prends un taxi (pas écolo mais tant pis)

  15. Je prends le métro tous les jours, pas d’autre choix. Je me glisse dans la foule, je tente de trouver une toute petite place, afin de pouvoir respirer autre chose que les cheveux de la personne devant moi. Avec un peu de chance le métro se vide dès la station suivante et je trouve une place. Alors je sors mon roman et me plonge dedans histoire d’oublier les gens autour.
    Mais ce qui me hérisse et me rend méchante : les gens qui se lèvent sans retenir le strapontin qui claque, te pète les oreilles et parfois le dos si tu es juste derrière.

  16. je vais au boulot à pied … et quand je rentre à pied , même tard , même après une virée au bar, … j’habite en province dans une microville, ça me donne cette chance !
    quand je suis dans le métro … je lis, je dors, ou pire .. je fais semblant de ne pas regarder les autres -comme tout le monde ?-

  17. Personnellement, dans le métro, je pense énormément, et comme willykean, j’échafaude des scénarios, des phrases, des chutes tordues, que je n’ai plus en tête arrivée chez moi… dommage…