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Reprenons contact avec la réalité

Aujourd’hui j’ai lu des trucs tristes qui m’ont fait délirer, et j’ai envie de redescendre sur terre. D’ailleurs, pour nous autres, il n’y a rien d’autres qu’à garder les pieds bien dans la réalité : à nous, nulle institution vénérable ne nous donnera un centime, car nous n’avons pas le beau CV d’un Madof.

Donc, un peu de musique.

Alors : tous ensemble, on doit d’abord boire un peu de vin (mais pas trop, sinon ça fait vraiment nul – juste pour faire tomber un peu de tension), et on se tient par les bras et on se balance en chantant. ça fait un peu chenille, mais au point où on en est…

Ce post est dédicacé à Coco, qui fait des frites, mais des vraies, à l’occasion.


Une chanson voyageuse

….Trouvé chez Eolas.

Les explications viennent de chez lui.

Une association, Playing for change, lutte pour la paix dans le monde par la musique.

Ils ont demandé à des artistes, parmi ceux qu’ils soutiennent, d’enregistrer une chanson, et sont allés les enregistrer chez eux. Le résultat, c’est une chanson voyageuse, qui vole de musicien en musicien, de continents en continents…

Je trouve l’idée très belle, cela me fait penser au concept de happening, sauf que là cela n’a pas lieu en un point du monde, mais en plusieurs du monde virtuel, mais le but est de toucher tout le monde.. Bon, je suis confuse mais peu importe.

Musique du soir !!! Tanita Tikaram

Aujourd’hui, c’est musique. Tanita Tikaram.

Voilà. Comme ça vous saurez ce que j’aime.

Je lance un appel au peuple : y aurait-il une version video des « Palétuviers », une chanson complètement idiote des années 30???? Quelqu’un saurait?????

Hugh Laurie

Je trouve la série Dr House rasoir, comme la plupârt des séries, d’ailleurs, quand je la vois chez quelqu’un. Mais je trouve l’acteur super beau. Or, je viens de découvrir un truc ahurissant : en fait, c’est aussi (ou d’abord) un acteur comique, et il chantait dans les années 80 !

Dans Blackadder

Dans une émission comique déirante :

Je n’en reviens pas.

Alan Parson’s Project : Eye in the sky

Moi aussi, je veux mettre de la musique. Pis là c’est le soir, vous pouvez écouter chez vous tranquilles.

(C’est mieux dans le noir, avec une lampe sur laquelle vous mettez un chiffon rouge et un verre de vin).

(Vous ne faisiez pas ça avec vos copines? Si? Ou vos copains? Je ne sais pas, moi je faisais ça avec une copine en quatrième ou en troisième, sans vin, et après, en fac, avec vin.)

Et si on mariait Céline Dion à Frédéric Beigbeder?

Oui, oh, inutile de me dire qu’ils sont déjà pris, je parle ici de construction intellectuelle. Marions-les par l’esprit (notre esprit, je veux dire : je ne suis pas maître du leur)…

Chez une copine, je suis tombée sur Céline interviewée par Denise Bombardier et je me suis regardé toute l’interview, avec fascination. Normalement je déteste Céline Dion, mais son interview m’a prise au dépourvue.

D’abord, j’ai me mieux l’entendre parler que chanter. Ensuite, elle parle à la fois comme dans une série américaine à la noix et comme ma tante Marie-Rose. Elle dit des trucs qui me laissent sans voix :

« J’ai décidé,  sans même moi-même décider, d’être un jour  un livre ouvert, de raconter et de dire mes sentiments.

Elle parle avec un visage empreint de sérieux, car, ne l’oublions pas, c’est Céline Dion, une star interplanétaire. Hein. Dans sa famille il y a aussi des gens à problèmes, comme dans n’importe quelle famille. Elle laisse parfois de longs silences entre deux réponses : on sent qu’elle est sincère, mais qu’est-ce qu’être sincère quand on est probablement entouré d’une cour, comme les souverains anciens? Céline croit en elle, parce que tout les autres croient en elle, et elle a raison, par ailleurs, sauf que comme, évidemment, je ne l’aime pas du tout, je l’écoute avec un ébahissement qu’un fan ne doit pas du tout ressentir.

Enfin le sérieux incommensurable avec lequel elle gère son interview me laisse rêveuse, mais bon, c’est peut-être normal dans sa situation. Etre une star, c’est pas facile…

Mon problème, c’est que même si elle me fait hurler de rire tous les deux sur mon canapé tant je la trouve ridicule, je suis hélas (hélas !) trop sérieuse au fond pour ne pas me dire qu’elle est probablement différente de ce qu’ella a l’air d’être (c’est-à-dire que je l’espère).

Bon. Mais imaginons que Céline et Frédéric ne  soient pas ce qu’ils ont l’air d’être,d ‘accord?  Fonctionnons avec leurs images (après tout, c’est ce qu’ils font, non? Ils se construisent une image).

Alors.

Imaginons cette sirène échevelée gris et argent… (à quoi pense-t-elle en se laissant coiffer comme ça???? ça me fait penser aux dessins de princesses extra terrestres que je faisais à 15 ans, oui, je dessinais des princesses extraterrestres à 15 ans, absolument, et elles avaient plein de cheveux. Bon. Mais j’avais 15 ans. Je suis devenue plus sobre après. Maintenant, je trouve très bien une princesse extraterrestre avec des cheveux courts.)

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Bon, donc, alors la sirène argentée en costard, avec cet charmant monsieur (en costard aussi)…

hein? ça le fait, non?

Il y a de l’idée dans le cheveu, en tout cas, leurs système pileux se répondent, je trouve. Non, je n’ai pas mis la photo du monsieur torse nu, j’ai la faiblesse de les préférer un chouia plus épais (les monsieurs), enfin quand je peux, parce que Tim avait un peu l’épaisseur de Beigbeder, mais j’avais l’impression de me serrer dans mes bras quand j’étais avec lui (on n’est pas toujours soi-même). Je le préfère habillé, il y a plus de mise en scène (des vêtements, ça peut s’enlever aussi).

Céline a le cheveu barbiesque, mais il y a du Ken, en barbu, dans la pose décontract, trop coooool, de Fred, non? Moi je trouve qu’ils sont trop bien ensemble.

Et puis alors le dialogue.

Céline : Il y a la chanteuse et il y a Céline. Mais c’est Céline qui va gagner (c’est JC Van Damme qui lui fait ses dialogues).

Frédéric (dans sa baignoire ; voir tomcast, lien plus bas) : Bientôt, tu seras unique, comme toutes.

Céline : Maintenant, je m’habite.

Frédéric : Nous ne sommes pas à vendre.

Céline : Je crois que c’est la maturité.

Frédéric : Je ne sais pas qui je ne suis plus.

Les dialogues sont plus ou moins extraits des interviews de Céline Dion par Denise Bombardier et du Tomcast de Frédéric Beigbeder. Ils ne veulent absolument rien dire, mais ce n’est pas grave : c’est comme Ionesco, dont j’ai pas mal parlé la semaine dernière, ou celle d’avant. La cantatrice chauve, ça ne veut pas dire grand chose non plus. C’est de l’art moderne : on dit n’importe quoi, mais grammaticalement correct et sans signification, comme ça on laisse les autres donner du sens…

Vous ne trouvez pas qu’ils vont bien ensemble?

Régressif?

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Transportée, transportée mais transportée où?

Donc on est sur son lit, allongé, on regarde le plafond et on écoute de la musique. Génial. Communion spirituelle. Le genre de communion spirituelle de deux heures du matin. On a l’impression de se connaître depuis toujours. On devient super tendres. Bon, de temps en temps il faut chercher un autre fichier. Il bidouille son ordinateur, en m’expliquant, je comprends rien mais je m’en fous.

C’est comme ça qu’en écoutant Moments in Love je me rends compte que je suis dans le lit du petit frère de Fab et qu’on s’embrasse follement. Mais bon tout de même, les communions spirituelles de trois heures du matin, le lendemain ça le fait pas. Il n’est certes pas si cracra, il sent le mustela, mais justement, entre le mustela et son amour pour la musique, un truc me dit que ça va pas le faire. Techniquement, c’est vrai, je plane, mais je sens l’atterrissage moyen.

Ce qui ne m’empêche pas de faire une connerie. J’aurais du me lever dire que tout cela n’était pas raisonnable et partir ; certes ; mais je ne l’ai pas fait. Il aurait fallu que je me lève, que je parle, que je m’arrache à ce charme certes trompeur, mais non moins réel. par ailleurs, les mânes d’Oscar Wilde s’éveillent (elles choisissent curieusement leur moment?) et me murmurent avec à-propos : les folies sont les seules choses qu’on ne regrette jamais. Au moment où je ne suis plus guère couverte que par ma pudeur (qui vous fera grâce des détails), je me dis, avec une lucidité de quatre heures du matin : Oscar Wilde a dit folies; coucher avec un gamin qui aime la musique n’est pas une folie, de nos jours, tu retardes, c’est seulement une connerie. Mais il est trop tard. Les évènements suivent un cours assez classique, fort agréable, mais il faut voir les choses en face : le mustela c’est régressif.

Les ours en peluche aussi. Damned.

Vers six heures, je déménage car il me gêne, j’ai l’habitude de dormir seule et je regagne le lit et la chambre qu’on m’avait attribuée.

Le lendemain, je me débrouille pour squatter la bande de potes : fuir le petit frère ; au moment où j’émerge, Fab a sudggéré d’aller sur le marché et nous partons presque tous. Le marché est fabuleux, j’ai l’impression d’être à la campagne. Je me demande ce que les autochtones ont pensé de cette bande de jeunes gens en extase devant chaque pomme et morceau de lard. J’en profite pour acheter du miel de ferme. S’il y a du foie gras de soir, au cas où il ne serait pas terrible (ce qui est envisageable, je suis habituée au foie gras mi-cuit de ma tante) , je le mangerais avec du miel, là je ne sais pas si c’est régressif mais c’est comme ça que je mange les mauvais foie gras (oui parce que le bon foie gras est meilleur que le mauvais ; mais le mauvais avec du bon miel, c’est meilleur que le mauvais sans miel).

Au retour, je croise Tim (parce que je lui dis Tim, il m’a autorisé, ça lui va bien, je pense Tim Burton et je trouve qu’il ressemble à Edouard ou à M. Jack) qui me jette un regard qui me fait craindre le pire. Ma main à couper qu’il est amoureux. Mais moi pas. Horreur. Je le savais.

Qu’est-ce que je fais????

Après le repas de midi, les autres invités commencent à arriver et il va falloir préparer un truc. Les amis de Fab (l’association des amis de Fab) lui ont préparé un petit spectacle retraçant sa vie sur le mode humoristique et tout le monde doit participer au final.

ça a l’air bien, hein? Les choses sont prises en main par une Florence, un grand cheval bien en chair qui ne rigole pas. C’est la meilleure amie de Fab, une institution quand on connaît Fab. (Il paraît ; le fait est que j’ai entendu parler). On se réunit avec des airs de conspirateurs dans une pièce, tandis que d’autres déjà dans le petit spectacle « occupent  » Fab et vont chez le traiteur (on se rapproche du foie gras). Fab est actuellement assistante du directeur financier d’une boîte de produit pharmaceutique et l’idée du final, c’est qu’on soit déguisé en boîte de médicaments et qu’on se range en ligne pour la laisser passer.

Mais Florence ne sait pas comment nous déguiser vite et facilement en boîte de médicament et comme elle porte totalement la fête à bout de bras et qu’elle est épuisée parce que quand même Fab a d’autres amies qui…enfin elle dirait rien parce que bon mais elle se tape tout et tout de même.

Une autre nana intervient et dit que quand même il y a des problèmes qui devront se régler parce que Flo fait tout sans dire à personne et que après elle se plaint (etc, etc, vous voyez le débat) mais bon elle veut bien participer parce que si on est là au fond c’est pour Fab, hein, tout de même ne l’oublions pas et faisons taire nos rancoeurs personnelles.

Regards assassins échangés.

Et elle a une idée on pourrait se déguiser en pilules parce qu’avec des trucs de couleurs ça va et il reste des papiers de couleurs pour faire des pilules.

S’ensuit un débat : boîtes de médoc ou pilules? devant le matériel : boîtes en cartons, papier de couleurs, feutres, peinture, maquillage. C’est là où on se ressert de compétences acquises en petite et moyenne section.
Je suggère (en me marrant, ce qui fait que Flo fronce les sourcils, putain les gens qui ne s’investissent pas à fond c’est relou, hein?) qu’on se déguise en flacon de sirop parce qu’on a du carton qu’on peut découper et qu’une bouteille de sirop c’est parlant, à l’aide de quelques décorations.

Débat : tout le monde trouve l’idée pas mal sauf Flo qui ne l’a pas eu. Chaque fois qu’elle me parle je pouffe, ce qui est terrible (nerveux).

On décide de découper des bouteilles de sirop, et je me tire après avoir découpé la mienne pour rejoindre Tim (Impulsion Irrésistible).

Alors là, il m’arrive un truc : on re tourne dans sa chambre, et ferme la porte et hop.

Hop. ça va pas du tout. Je me laisse aller. Je devais être ferme.

Pourtant c’est foireux je le sens. Mais tant pis, de toute façon au point où j’en suis, je sombre dans l’instant, et au diable les jours qui viennent. Je débarque dans la soirée à neuf heures du soir juste à temps pour la fresque reconstituant le parcours fascinant de Fab. Il n’est pas exagéré de dire que je me suis arraché des bras de Tim. Je suis à peine maquillée c’est n’importe quoi. Je n’ose pas regarder Val. Mais en fait, c’est le bordel, personne ne voit rien, la seule qui m’a repéré c’est Florence (et pas pour Tim). Elle vient me demander de « ne pas tout faire foirer ». Nouveau fou-rire. Avec sa manie de tout prendre au sérieux, celle-là, elle est incroyable. Mais pour moi et Tim personne n’est au courant. La honte. Il a 23 ans. Il a l’air d’en avoir 18. C’est complètement régressif.

Le spectacle c’est du grand n’importe quoi, mais pas à cause de moi. Tout le monde rigole et oublie son texte ; Fab est pétée de rire. Flo est sur les nerfs. A la fin elle a les larmes aux yeux et vient dire à Fab : « Mais c’est tout raté, tu comprends ma Fab j’ai voulu faire un truc bien pour tes 25 ans…  » Et Fab lui dit en la prenant dans ses bras : « Mais noooooonnn, c’est suuuper, j’adoooore, c’est génial ça me touche vachement, etc » et elles ont les larmes aux yeux et Flo dit que Fab est une fille exceptionnelle est merveilleuse et qu’on a de la chance de l’avoir pour amie, Grand Moment D’Emotion, et tout le monde applaudit, y en a bien une ou deux qui pleurent, et Tim surgit derrière moi en me disant : « Tu viens? c’est fini, là y a plus rien ».

Il est de mauvaise foi, il y a le buffet. Je lui dis qu’il est obsédé (il me répond non je suis fou de toi ; c’est très agréable à entendre, mais je répète : quand je fais une connerie je sais que je fais une connerie). Je lui dis que j’ai faim. Il me regarde les yeux brillants et me dit : on va se faire un plateau dans la chambre. Foie gras, saumon, je lui dis. Il s’en va en faisant des gestes sois tranquille.

Je vais quand même chercher une flûte et du foie gras (on n’est jamais si bien servi que par soi-même). Je croise Fab qui me prend dans ses bras en me disant: « J’ai été très touchée, tu sais, trèèèèès. »Je ne lui demande pas pourquoi, ça pourrait être vexant parce que pour elle ça semble clair. Ma prestation? Ma participation? Que je sois venue? Sais pas.

Je l’embrasse aussi. On s’aime, tout ça, c’est beau.

Retour de Tim que je suis dans sa chambre. Il a préparé un super plateau et même trouvé du miel. On mange et après on ne mange plus.

Là, je voudrais me livrer à quelques explications : c’est la première fois que ça m’arrive ; j’ai déjà été éperdument amoureuse de garçons qui ne m’aimaient pas; éperdument pas amoureuse de garçons que je trouvais super sympa et avec qui je m’éclatais, mais là, le jeune homme undeground parfumé au mustela qui me fait tomber par terre en m’effleurant du bout du doigt, c’est la première fois. ça ne passe pas par le conscient, si vous voulez, ça reste au niveau du système nerveux central.

Résulat : j’ai passé le week-end à être de bonne humeur, à faire crac-crac et à me demander comment ça allait merder.

Retour dimanche dans la voiture de Val (qui n’a rien vu ou fait bien semblant). Je dors à moitié et elle me dit :

-Il est plutôt mignon, hein, le frère de Fab?

– Euh… fais-je. Mmmmfff.

– Mais il paraît qu’il est spécial.

Tiens donc. Je n’ose même pas lui demander pourquoi.

Toujours est-il que je dors à neuf heures dimanche soir, dans mon studio, entourée d’invisibles et suaves effluves de Mustela.