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Isabelle rédige son faire part

mariage

Et il lui faut donc faire preuve de, je cite, ORIGINALITE.

En effet, Isabelle n’est pas tout le monde. (NDA : cette Isabelle est mon Isabelle, et n’a rien à voir avec d’autres Isabelles qui pourraient lire ce blog).

D’ailleurs, on ne peut lui contester ce fait : Isabelle n’est, en effet, pas les autres.

Elle a donc droit à son faire part original. Le faire part avec le petit plus.

Mais déjà, là, les problèmes et les soucis s’amoncellent.  Ses parents sont partisans d’un faire part classique. M. et Mme Machin, M. et Mme Truc sont heureux de vous faire part… (avec en option une liste d’ascendants digne des plus grandes familles royales européennes ; la plèbe aussi peut disposer d’ancêtres vivants).

Fi ! se dit Isabelle.

Qu’en pensé-je? s’enquiert-elle. Moi – car je fais preuve de remarquables talents littéraires. Je l’aide à trouver l’adéquate formulation de certaines lettres – elle n’est pas très imaginative, et pas question d’interroger Diva (qui, à l’écrit, est encore plus nulle ; je coache aussi Diva ; mais séparément).

J’avoue mon indifférence incapacité à trancher avec délicatesse. ça m’emmerde. Comment, en l’occurrence, faire preuve du doigté nécessaire?

Pas démontée, Isabelle planche sur des projets de textes, qu’elle vient me soumettre en souriant. Elle a juste un truc à me montrer il y en a pour 5 minutes. Pas plus.

« Salut les potes !!! On se marie, vous venez? » risque d’inquiéter quelques grand tantes – déplore-t-elle, et je le déplore avec elle. Par ailleurs, je trouve que ça manque d’élégance.

Elle défend son projet.

– Ouais mais c’est spontané.

Je m’en fous :

– Mais tu fais comme tu veux. C’est toi qui te marie.

Comme je m’incline, elle me donne raison :

– Non tu as raison. ça va pas.

Elle repart. J’ai pitié d’elle. Je commence à rigoler dans mon coin. J’écris :

Isabelle et Olivier espèrent avoir l’ineffable joie de…, euh, non, faut pas exagérer.

Isabelle et Olivier, plongés dans le bonheur de leur union, souhaitent la partager avec vous – j’en fais toujours trop.

Viendrez-vous vous joindre à la joie ineffable de? – j’ai un problème avec ineffable, non?

Ferez-vous à Isabelle et Olivier le bonheur immense de vous joindre à eux pour le bonheur – de – trop de bonheur, tue le bonheur.

Balzacien : Le samedi vingt neuf juin deux mille huit, rue de la Petite feronnerie, en l’Eglise Saint Rodolphe le Truculent,…

Proustien : Longtemps nous nous aimâmes secrètement.

Impulsif : Eh oui ! On se marie ! Vous venez? ( = mauvais, rapport aux grands-tantes).

Religieux : Sainte union de deux âmes sous le regard attendri du Dieu d’amour…

Inspiré, tendance baudelaire : Mariage, bonheur ultime, union délicieuse, nous nous livrons avec joie à tes chaînes… (ça vire sado maso??? comment j’ai fait?)

Inspiré, tendance baudelaire II : Mariage, bonheur ultime, union délicieuse, nous succombons avec bonheur à ton ivresse…. – nan. Incitation à la consommation d’alcool, c’est pas bien.

Inspiré baudelairien III : Mariage, bonheur ultime, union délicieuse, nous – j’y arrrive pas.

Recyclage de la formule précédente (c’est la crise) : Mariage? Bonheur ultime? Union délicieuse? Et si on en parlait tous ensemble le…. (ouais, mais pas mieux pour les grand tantes).

J’en ai marre, et j’écris : Isabelle et Olivier s’aiment et ont décidé de se marier le… avec vous. Serez-vous de la fête?

Je suis assez contente de ma formule. Comme souvent, je me dis que la simplicité, il n’y a que ça de vrai.

Retour d’Isabelle, venue du fin fond de l’open space, près de la machine à café, concentrée. On sent qu’elle bosse. Elle a rarement l’air aussi investie.

– Ecoute : Isabelle et Olivier souhaitent vous retrouver le… lors de leur mariage en l’église… c’est quoi, ça?

– Ben, j’écrivais des trucs, comme ça, n’importe quoi, je cherchais des idées.

– Oooooh !! Tu es choute !!! Tu me les envoies?

Et vlan, je les lui envoie par mail.

N’importe quoi ; Isabelle se marie

L’amour est-il soluble dans les conventions socia-culturelles? Non mais je te jure. Les médias sont-ils solubles dans l’internet? Halloween est-il soluble dans Noël? Ségolène est-elle soluble dans le socialisme? (je n’ose pas dire : dnas Martine Aubry, ça n’a pas de sens, et puis ça fait vulgaire).

It was the time of the big questions, et puis c’était de la question, hein. Mais bon là c’est fini. Non mais oh. D’abord, je n’ai pas à m’affaler vestimentairement. Je devrais lui dire merci, à Lui, de m’obliger à me redresser. Pis si ça tombe rien ne va marcher, mais au moins j’aurais réformé mon look. Je prendrais des photos, pour les mettre dans mon armoire, les jours où je suis fatiguée que je ne sais pas choisir. Je me mettrai de la cendre sur la tête, ou de la terre, comme Démeter, mais plus tard. Là, pour l’instant, je suis contente.

Et revenons un peu à Isabelle. Elle se marie. Je ne vous l’avais pas dit. Il faut le savoir. Elle se marie. Super important. J’ai eu le droit de rencontrer l’élu, et c’est pas tout le monde qui l’a eu, ce droit, au boulot. Nan. Mais moi je suis GENTILLE. Et toc. Je ne juge pas. Non, je ne juge pas. je n’en pense pas moins, MAIS JE NE JUGE PAS. Valà.

Alors, quand on se marie, on cherche une salle. car ce jour est un grand jour, il faut inviter tout le monde. Pas vos collègues, car ça ferait trop, mais sinon, tout le monde.

Et c’est laquelle la salle qu’est la mieux? Ah bin ça dépend. Il y en a une bien, mais chère, mais avec un jardin et des nappes bien. J’aime la nappe? Hein? Elle est bien la nappe? Si, elle est bien. Mais il y en a une autre, moins chère, plus loin, mais il y a un parking. Mais c’est loin de l’église. Et de la mairie aussi. Mais il y a un parking. Mais la nappe est moche. Et les chaises.. Mais il y a un parking. Et il y a le resto. c’est le resto de Richard. Mais si. Richard. Son pote Richard. Richard leur ferait un prix, et là évidemment on fait ce qu’on veut. En plus, Mohammad, le cuisinier pakistanais, leur ferait ce qu’ils veulent. Et il cuisine tout, bien que pakistanais il fait super bien la choucroute et le cassoulet. D’un autre côté, une choucroute pour un mariage… Mais c’est pour dire, il ferait autre chose. Mais bon, le resto, il est bien, mais on serrait serré. Et puis le décor… Bon, il ferait un effort, mais bon. Comme elle invite Mohammad, justement elle se dit qu’elle va dire que c’est pour pas qu’il bosse le jour de son mariage.. En même temps elle est tentée parce que sinon, le traiteur… C’est pas facile. Jamais, jamais, jamais elle aurait imaginé qu’un mariage c’était tout ça. Mais elle affronte le truc, hein, elle ne baisse pas les bras. Et si elle blesse Mohammad? Il est tellement gentil. Et Richard? c’est quand même sympa. En fait, elle va en parler à sa mère. Elle doit la voir le soir même. Il FAUT qu’elle en parle à sa mère. Dans ce genre de circonstances, on a besoin de sa mère. Pas vrai? Sa mère saura lui dire. Saura ce qu’il faut faire. Sa mère trouve toujours, elle a toujours LE truc à dire, la petite remarque. Constructive. Et puis elle la connaît, hein, ah ah ah ! Ouais. Bon. Le parking, c’est pratique, hein? Quand même. Pour ceux qui viennent de loin.

Où Fanette passe une mauvaise après-midi au bureau

-Regarde !!!!

ça, c’est comme les gens qui vous montrent des photos de leur enfant. Oui, le pitibébétouzoli est choupinet, vi il est  tout mignon mais là je m’en, euh, fous (j’allais dire un mot grossier, alors que j’essaie de réformer sérieusement mon langage). Bon, là, c’est pas le pitibébétouzouli, c’est probablement pour dans un an, Dieu nous assiste, c’est la nappe et les décos. (NB je n’ai rien contre les bébés, je les serre ordinairement contre moi en gâgâtisant comme on n’a pas idée : mais EN CONTEXTE UNIQUEMENT et le boulot c’est pas le contexte bébé). Ouais, la nappe, oh qu’elle est beeeeeelle, ah ouais, ouais non mais t’as vachement raison c’est super la déco qu’ils te proposent. Ah ouais. Ouais non mais ouais carrément.

Je regarde le catalogue qu’il est beau. L’idée, c’est qu’Isabelle est trèèèèèèèès heureuse, car elle a rencontré l’Amour (et c’est pas tout le monde qui le rencontre, ça je te le dis, lecteur/trice – pas tout le monde) et elle va se marier, c’est hyper important de se marier, c’est toute la vie qui en dépend. On ne sait pas trop, trop pourquoi, mais ON NE POSE PAS la question.

D’ailleurs moi je me pose toujours la question et donnez moi deux secondes pour écrire un truc intelligent. J’ai appris durant mes études (c’était bien, j’apprenais des trucs, je ne végétais pas misérablement entre la vitre et le chauffage, enfin c’est une vue de l’esprit, entre, car la vitre et le chauffage sont en fait du même côté, en fait c’est mon corps qui transpire pendant que mon oeil a froid), j’ai appris, disais-je, que la famille est la cellule de base de la société. Quelle que soit la définition de famille, père, mère, et tout ce que vous voulez (par exemple, il y a des sociétés – mais loin, hein – où l’homme appelé père est l’oncle biologique de l’enfant – donc c’est une famille différente de ce qu’on connait nous, mais une famille quand même).

Nous, dans notre société, on a tendance à avoir besoin de plus en plus de trucs pour faire n’importe quoi, mais la famille c’est le contraire : avec une maman + un bébé, on te fait une unité familiale, tellement qu’on est fort. Bientôt, une maman (ou même un papa) et une potentialité d’enfant, ça te fera une famille.

Or, le mariage signifie le début d’une famille. Bon, on perd un peu le fil dans les structures sociales, hein? Mais le mariage, c’est un peu une naissance, une naissance de future famille. C’est un peu comme un bourgeon qui se détache de la branche. Dans le bourgeon, il y a les potentialités de millliers d’autres branches, bourgeons, etc. Donc on est content.

Naturellement, comme on est ultra moderne, ce n’est pas parce qu’on se marie qu’on va avoir des enfants. Donc, mariage, en vrai, n’égale pas famille. Mais je crois qu’il reste ancré dans les moeurs, le subconscient ou je ne sais où, mais bien ancré, hein, que si tu te maries faut faire une grosse teuf et dire à tout le monde que tu es super heureux.

En soi, j’ai le concept, je le comprend, je le respecte, mais pourquoi ne pas limiter cette explosion de bonheur aux amis? Hein? pourquoi même les collègues doivent profiter de la joie de la naissance d’un bourgeon qui donnera hypothétiquement une famille et augmentera notre société d’une cellule? Pourquoi? Pourquoi on doit regarder la nappe du mariage? Et donner un avis sur les fleurs? A la limite, je veux bien participer au menu et aux choix des alcools. Mais même pas. Isabelle m’a déjà dit que nous, vin d’honneur. Parfait. Le vin d’honneur me va très bien. Alors pourquoi je dois voir la nappe?

Par ailleurs, je fais -hélas- partie de la catégorie (déterminée par Isabelle elle-même et en personne) des « gens intelligents qui ne vont pas se vexer si elle ne les invite pas au mariage et qui comprennent qu’elle doit d’abord inviter ses proches et vu le nombre quasiment incalculable de gens qu’elle connait elle est obligée de faire des choix drastiques » – c’est moi qui dit drastique, elle, elle connait pas -, et donc elle peut me parler  : je ne me vexe pas (alors que Diva si).

Je suis d’ailleurs terrorisée, j’ai l’impression de progresser dans son intimité, c’est horrible, si je progresse, elle va peut-être m’inviter?

Bref. Je donne mon avis, mollement, elle parle, elle parle, et je vois redescendre Diva et Gaby.

Aha.

– je dois y aller ! dis-je à Isabelle, qui, toute contente, me laisse aller, me gratifiant de son Sourire Spécial Complicité Entre Collègue, je file au bureau, je ramasse le dossier de la prestataire et je monte voir Marc.

Marcounet est au téléphone.

Mais il me fait signe de m’asseoir. Il n’en a que pour une minute.

Je m’asseois.

Ô prestataire, signera-t-on ton contrat? Seras-tu payée?

Fanette ira-t-elle au cinéma avec Ben ET Lui, ou que avec Ben?

De quelle couleur sera la nappe de mariage d’Isabelle?

(A suivre).

Carla et Nico : le mariage !

Etonnée par le renouveau de succès rencontré par mon merveilleux article sur Carla Bruni, je fais une recherche Google et, mince ! j’apprends qu’elle est mariée avec Nicolas (en ce moment, je ne suis pas toute l’actualité).

Un couple tout en élégance, tout en finesse… remarquez c’est mal de se moquer, mais tout ça fait très ancien régime. Une belle italienne et un sémillant (il est sémillant, quand même, non?) hongrois – on dirait Henri II et catherine de Médicis, sauf que Catherine de Médicis était moche.

Le truc que je pige pas, c’est pourquoi Nico s’excite autant sur les sans papiers? Bon, lui, on sait, il a des papiers. On est rassuré : ils vont pas le reconduire à la frontière. Mais qui sait si en reconduisant je ne sais quel sans papiers, ils ne sont pas en train de virer le futur président français de dans dix ou vingt ou trente ans? Et qu’est-ce qu’on va faire, dans dix ou vingt ou trente ans? On aura un trou à la place du président, on sera obligé de publier un communiqué pour expliquer que là, normalement, on aurait du avoir un président mais que son père s’est fait refouler à l’entrée, après dix ou vingt ans de labeur en France (volé aux Français), et que du coup le président de la France de ce moment-là, il est devenu président du Tchad ou de Biélorussie !

Bon, revenons à nos moutons. On remarque que quand Sarko veut être discret, ça marche !!!! On pourrait pas lui dire de faire ça tout le temps? Ou alors, s’il veut nous donner les détails, autant faire dans le sordide : il a déjà fait le clinquant, il pourrait tenter le vulgaire. On se moquerait encore plus de nous à l’étranger.

Pour illustrer ça, je ne résiste pas à remettre le sketch d’Anne Roumanoff, que je trouve à mourir de rire.

On a le président qu’on mérite (et puis ça va durer, parce que vous voyez qui, pour lui tenir tête? raisonnablement, je veux dire).